Avatar/wow ma critique à moi RS5 powa
Publié : 19 Janvier 2010, 18:18
vla l'retour du communisse! (je la remets ici parce que bon need un peu de RS5)
Voilà donc quelques jours que je me fais certaines réflexions à propos de la relation entre Avatar et Wow.
Dans le film de Cameron, un vétéran marine, ex-commando-va-t-en-guerre et paraplégique, prend le contrôle dâ??un alien éprouvette tout bleu, pour infiltrer une tribu dâ??indigènes, dans un lointain Eden extraterrestre convoité par une compagnie minière peu scrupuleuse. Grâce principalement à son immense courage (et à lâ??intervention divine), à la tête dâ??une armée de ÂT bon sauvages Ât, il va triompher à mains nues de la brutalité et la barbarie des hommes devenus machines (à sous). Dans ce nouveau corps dâ??adoption et au sein de sa nouvelle famille il trouve la chance de repartir (du bon piedâ?S).
Dâ??un premier regard, il sâ??agit dâ??un film fantastique/science fiction/aventure/action qui vous en met plein la vue (pouvu que vous ayez chaussé vos inconfortables lunettes 3D) et les oreilles (si vous supportez sans vomir la flûte de pan style ÂT châtelet les halles Ât) au moyen dâ??une science du compositing 3D (mix de prises de vues réelles et dâ??images de synthèse) archi maitrisée et poussée à un niveau rarement atteint (et on ne peut plus proche de la prochaine étape, lâ??abandon pur et simple des prises de vue?).
Cette histoire, celle dâ??un peuple respectueux, vivant en harmonie avec une nature sauvage, envahit par une armée de conquistadors assoiffés de précieux minerai renverrait aussi bien à la conquête du nouveau monde par les espagnols, quâ??à la ruée vers lâ??ouest des premiers nord américains. On est loin de la puissance dâ??Aguirre et la colère de Dieu de Werner Herzog, ici, la folie des hommes, confrontés à une nature hostile, à la soif de lâ??or et du pouvoir, reste policée et convenue. Les personnages sont tous grossièrement taillés à la serpe, sans dâ??ambiguîté ni finesse. Les méchants blancs massacrent les bons sauvages, câ??est pas bien. Le sympathique bien que longuet Danse avec les loups de Kevin Costner faisait déjà le mea culpa de lâ??Amérique face aux indiens, mais dans le genre, avec les mêmes questions dâ??identité, lâ??épique et drôle Little Big Man dâ??Arthur Penn était autrement plus subtil et subversif.
En ce qui concerne le discours mystico-écolo, on nous sert une soupe indienne réchauffée qui à dâ??autant plus de mal à passer, quâ??à la fin du film, câ??est encore ÂT dieu Ât qui fait basculer lâ??issue de la bataille. Les années Bush semble décidément avoir renforcé la théocratie aux USA, on en retrouve même dans le pop corn. Que Dieu bénisse Hollywood. In Mother earth we trust.
Cameron, sûr de lui, rejoue le 11 septembre, la catastrophe de Challenger, la guerre du Vietnam, dans une sorte de pot pourri à la Forest Gump (ou plus proche de lui, la fin de son Titanic). Il sâ??auto cite, sâ??auto parodie (Aliens, Terminator) pour prendre les spectateurs dans le sens du poil, ressort incontournable de tout film populaire depuis Shrek (câ??est dire le niveau). Lâ??art du recyclage semble bien la valeur écolo la plus rentable mais pas très originale depuis Soleil Vert.
Mais tout ça, cette critique bilieuse, serait pertinente si il nâ??y avait pas dans ce film un message caché, dâ??une portée beaucoup plus grande. Le présent câ??est World of Warcraft. Avatar nâ??est quâ??un vidéo clip géant, promoteur du monde virtuel, des gamers, et des joueurs de Wow en particulier.
Pour un habitué de Wow en effet, la lecture du film me semble toute autre.
Comme le héros du film, nous nous connectons à notre Avatar tous les jours, toutes les nuits, le plus souvent possible, ne prenant presque pas le temps de nous nourrir convenablement (cf cette scène du film ou le héros quitte son plateau repas pour y retourner dare-dare).
Les elfes de la nuit et surtout les Dranei sont bizarrement très semblables aux habitant de la planète Pandora. Nous sommes immédiatement familiers avec son environnement, car depuis plusieurs années, nous avons traîné nos personnages au mileu des plantes luminescentes du marécage de Zangar, ou des créatures préhistoriques du cratère dâ??Unâ??Goro.
Nous chevauchons nos montures volantes pour aller combattre, à lâ??instar de Jake Sully, des boss de fin particulièrement coriaces.
Les autochtones de la planète sont connectés eux-aussi, via leur appendice caudal, pour prendre de contrôle de leurs montures ou communiquer avec le réseau de Pandora, métaphore pachydermique de lâ??homme branché sur le net, et anticipation des futures interfaces homme/machine. Ces êtres ont donc des terminaisons ultrasensibles au bout de leur queue et pensent avec, ce qui les rend, somme toute, très humains. Comme Adam et Eve, ils finiront bien par se faire expulser de leur paradis pour avoir trop joué avec (Avatar 2 ?).
Pour voir Avatar en 3D, il fallait équiper les salles en numérique, cheval de Troie de la nouvelle forme de distribution des films (américains surtout) associant la dématérialisation de la bobine et le contrôle en temps réel de lâ??exploitation commerciale (diffusion instantanée, modulation rapide du nombre de salles, sorties mondiales). Le procédé, nécessitant un matériel compatible, sera reproductible très rapidement en home cinema numérique (des cartes vidéo sont déjà en vente), donnant au marché un nouveau souffle, le blu ray ayant un peu de mal pour lâ??instant à se généraliser. Quel bilan COÂ? pour de telles conséquences ?
On sâ??éloigne donc de la fable écolo gnan gnan pour se diriger vers son contraire. Un puissant argument pour raviver la fièvre acheteuse mondiale et rediriger des flots gigantesques de dollars vers la puissante industrie de ÂT lâ??entertainment Ât, fer de lance de la propagande occidentale, visant à uniformiser la conception de ce qui est juste (bon pour les riches) et cautionner toutes les exactions (du nord sur le sud). Rendormez-vous, reprenez un peu de ces champignons virtuels et votre monde va changerâ?S Sans décodeur, ces lourdes lunettes stéréo ne sont finalement que de séduisantes oeillères.
Autant, le Matrix des frères Wachowski nous alertait sur le danger dâ??être abusé par le trop plein dâ??informations manipulées par les gens de pouvoir (tout en, en son temps, justifiant déjà lâ??achat dâ??un nouveau téléviseur), ici le film propose la plongée dans le virtuel comme solution de remplacement à une humanité pourrissante. James Cameron fait tout simplement lâ??apologie de la technique avec un conte de fée témoin de notre temps. Propre, aseptisé, tout public mais tout de même assez pervers et cynique si on y regarde à deux fois....
alors la pilule bleue ou la rouge?
Voilà donc quelques jours que je me fais certaines réflexions à propos de la relation entre Avatar et Wow.
Dans le film de Cameron, un vétéran marine, ex-commando-va-t-en-guerre et paraplégique, prend le contrôle dâ??un alien éprouvette tout bleu, pour infiltrer une tribu dâ??indigènes, dans un lointain Eden extraterrestre convoité par une compagnie minière peu scrupuleuse. Grâce principalement à son immense courage (et à lâ??intervention divine), à la tête dâ??une armée de ÂT bon sauvages Ât, il va triompher à mains nues de la brutalité et la barbarie des hommes devenus machines (à sous). Dans ce nouveau corps dâ??adoption et au sein de sa nouvelle famille il trouve la chance de repartir (du bon piedâ?S).
Dâ??un premier regard, il sâ??agit dâ??un film fantastique/science fiction/aventure/action qui vous en met plein la vue (pouvu que vous ayez chaussé vos inconfortables lunettes 3D) et les oreilles (si vous supportez sans vomir la flûte de pan style ÂT châtelet les halles Ât) au moyen dâ??une science du compositing 3D (mix de prises de vues réelles et dâ??images de synthèse) archi maitrisée et poussée à un niveau rarement atteint (et on ne peut plus proche de la prochaine étape, lâ??abandon pur et simple des prises de vue?).
Cette histoire, celle dâ??un peuple respectueux, vivant en harmonie avec une nature sauvage, envahit par une armée de conquistadors assoiffés de précieux minerai renverrait aussi bien à la conquête du nouveau monde par les espagnols, quâ??à la ruée vers lâ??ouest des premiers nord américains. On est loin de la puissance dâ??Aguirre et la colère de Dieu de Werner Herzog, ici, la folie des hommes, confrontés à une nature hostile, à la soif de lâ??or et du pouvoir, reste policée et convenue. Les personnages sont tous grossièrement taillés à la serpe, sans dâ??ambiguîté ni finesse. Les méchants blancs massacrent les bons sauvages, câ??est pas bien. Le sympathique bien que longuet Danse avec les loups de Kevin Costner faisait déjà le mea culpa de lâ??Amérique face aux indiens, mais dans le genre, avec les mêmes questions dâ??identité, lâ??épique et drôle Little Big Man dâ??Arthur Penn était autrement plus subtil et subversif.
En ce qui concerne le discours mystico-écolo, on nous sert une soupe indienne réchauffée qui à dâ??autant plus de mal à passer, quâ??à la fin du film, câ??est encore ÂT dieu Ât qui fait basculer lâ??issue de la bataille. Les années Bush semble décidément avoir renforcé la théocratie aux USA, on en retrouve même dans le pop corn. Que Dieu bénisse Hollywood. In Mother earth we trust.
Cameron, sûr de lui, rejoue le 11 septembre, la catastrophe de Challenger, la guerre du Vietnam, dans une sorte de pot pourri à la Forest Gump (ou plus proche de lui, la fin de son Titanic). Il sâ??auto cite, sâ??auto parodie (Aliens, Terminator) pour prendre les spectateurs dans le sens du poil, ressort incontournable de tout film populaire depuis Shrek (câ??est dire le niveau). Lâ??art du recyclage semble bien la valeur écolo la plus rentable mais pas très originale depuis Soleil Vert.
Mais tout ça, cette critique bilieuse, serait pertinente si il nâ??y avait pas dans ce film un message caché, dâ??une portée beaucoup plus grande. Le présent câ??est World of Warcraft. Avatar nâ??est quâ??un vidéo clip géant, promoteur du monde virtuel, des gamers, et des joueurs de Wow en particulier.
Pour un habitué de Wow en effet, la lecture du film me semble toute autre.
Comme le héros du film, nous nous connectons à notre Avatar tous les jours, toutes les nuits, le plus souvent possible, ne prenant presque pas le temps de nous nourrir convenablement (cf cette scène du film ou le héros quitte son plateau repas pour y retourner dare-dare).
Les elfes de la nuit et surtout les Dranei sont bizarrement très semblables aux habitant de la planète Pandora. Nous sommes immédiatement familiers avec son environnement, car depuis plusieurs années, nous avons traîné nos personnages au mileu des plantes luminescentes du marécage de Zangar, ou des créatures préhistoriques du cratère dâ??Unâ??Goro.
Nous chevauchons nos montures volantes pour aller combattre, à lâ??instar de Jake Sully, des boss de fin particulièrement coriaces.
Les autochtones de la planète sont connectés eux-aussi, via leur appendice caudal, pour prendre de contrôle de leurs montures ou communiquer avec le réseau de Pandora, métaphore pachydermique de lâ??homme branché sur le net, et anticipation des futures interfaces homme/machine. Ces êtres ont donc des terminaisons ultrasensibles au bout de leur queue et pensent avec, ce qui les rend, somme toute, très humains. Comme Adam et Eve, ils finiront bien par se faire expulser de leur paradis pour avoir trop joué avec (Avatar 2 ?).
Pour voir Avatar en 3D, il fallait équiper les salles en numérique, cheval de Troie de la nouvelle forme de distribution des films (américains surtout) associant la dématérialisation de la bobine et le contrôle en temps réel de lâ??exploitation commerciale (diffusion instantanée, modulation rapide du nombre de salles, sorties mondiales). Le procédé, nécessitant un matériel compatible, sera reproductible très rapidement en home cinema numérique (des cartes vidéo sont déjà en vente), donnant au marché un nouveau souffle, le blu ray ayant un peu de mal pour lâ??instant à se généraliser. Quel bilan COÂ? pour de telles conséquences ?
On sâ??éloigne donc de la fable écolo gnan gnan pour se diriger vers son contraire. Un puissant argument pour raviver la fièvre acheteuse mondiale et rediriger des flots gigantesques de dollars vers la puissante industrie de ÂT lâ??entertainment Ât, fer de lance de la propagande occidentale, visant à uniformiser la conception de ce qui est juste (bon pour les riches) et cautionner toutes les exactions (du nord sur le sud). Rendormez-vous, reprenez un peu de ces champignons virtuels et votre monde va changerâ?S Sans décodeur, ces lourdes lunettes stéréo ne sont finalement que de séduisantes oeillères.
Autant, le Matrix des frères Wachowski nous alertait sur le danger dâ??être abusé par le trop plein dâ??informations manipulées par les gens de pouvoir (tout en, en son temps, justifiant déjà lâ??achat dâ??un nouveau téléviseur), ici le film propose la plongée dans le virtuel comme solution de remplacement à une humanité pourrissante. James Cameron fait tout simplement lâ??apologie de la technique avec un conte de fée témoin de notre temps. Propre, aseptisé, tout public mais tout de même assez pervers et cynique si on y regarde à deux fois....
alors la pilule bleue ou la rouge?