La petite troupe s'engagea sous l'arche immense de la porte de l'auberge pour pénétrer dans une salle de vastes dimensions, pavée de marbre et aux murs taillés à même le roc. Héphylie s'avança, tous ses sens aiguisés, face aux innombrables rangées de portes manteaux, râteliers à armes et autres porte armures. La pauvre voleuse n'en croyait pas ses yeux. Tous les butins les plus incroyables d'Azeroth gisaient pêle-mêle dans cette salle. Son regard affolé s'arrêta enfin sur l'un des recoins les plus reculés de la pièce, dans lequel l'œil croyait deviner à une lueur pulsante, la présence de quelque artefact de pouvoir. Héphylie se précipita en direction du mystérieux objet de toute la vitesse que lui permettaient ses dons de furtivité surdéveloppés. Virevoltant de tache d'ombre en tache d'ombre, toujours dissimulée au regard le plus acéré, Hephylie développa tous ses talents afin de dérober ce qu'elle savait d'instinct être un butin légendaire. A la faveur d'un éclat de lune soudain dont la clarté illumina doucement l'objet tant convoité, Héphylie failli défaillir lorsqu'elle reconnu les doubles glaives d'azinoth, l'arme légendaire d'Illidan. Elle se tapie, prêtre à bondir sur sa proie avec toute la souplesse des félins auxquels les elfes ont une lointaine parenté toujours vivace dans leur port régalien et leur fière allure lorsque soudain une tornade rousse la dépassa en hurlant, dans un bruit de ferraille blanche pour s'abattre sur une vieille hache à deux main qui trainait non loin des lames elfiques. Bordel, la spinal riper ! Je l'ai toujours voulue hurla Biscornus, bousculant la malheureuse elfe. Tais toi crétin, siffla Héphylie entre ses dents, tu vas nous faire remarquer. De toute façon vous ne pourrez pas vous emparer de ces armes, elles sont protégées par un verrou magique, les informa Astraal qui arrivait, les jambes toujours nues, ayant enfin pu se débarrasser de son fardeau auprès d'un groom gobelin qui couinait faiblement à l'aide face à la masse d'affaires du petit groupe. Il faut bien avouer que Régine et Rhiannon avaient dévalisé les boutiques de Dalaran avant de partir en voyage, histoire de toujours être au fait de la mode. Eh bah fais le sauter ce foutu verrou, vieux mage vermoulu grinça Biscornus. Surtout pas interrompit Héphylie, laissez faire l'expert, j'ai été entrainée à Miami. Dit-elle, aiguisant ses ustensiles. Qu'est-ce qu'elle dit demanda Benzor à Régine ? Je crois qu'elle est homosexuelle répondit cette dernière en lorgnant discrètement l'arrière train de l'elfette. Vraiment toutes des planches à pain ces elfettes laissa-t-elle échapper platement avant de lancer un coup d'œil appréciateur à son amante qui nourrissait son pet un peu plus loin.
Pendant ce temps une dispute avait éclatée entre Biscornus et Héphylie, chacun d'eux souhaitant s'approprier les doubles lames légendaires. Vire moi tes sales pattes d'elfe de là, tu vas les abimer, grinça Biscornus d'un air protecteur. Et toi baltringue de nain, qu'est-ce que tu veux souiller ces chefs d'œuvre de l'artisanat magique de mon peuple. Elles se flétriraient sous le toucher d'une telle nain, euhh main. Regarde, leur magie palie à la seule proximité de ton haleine et de ta barbe hurla-t-elle. Par la barbe de gromblur je vais te casser les dents rugit le nain dont les yeux tendaient à prendre la teinte de son opulente pilosité.
« This is clearly a hunter weapon » s'écria Rhiannon, coupant court à la conversation et se précipitant sur l'objet de toutes les convoitises. Et puis elles iraient super bien avec mon bracelet et mes éperons de bottes Gucci ! s'écria-t-elle ravie. Ses yeux luisant de bonheur dans une ombre soudaine qui venait de s'abattre sur la petite troupe. Storm et Tété qui étaient restés un peu plus loin à se marrer, faire un concours de rots et compter les points de la discussion qui s'envenimait de minute en minute se planquèrent prestement face à l'ombre approchante. Une voix caverneuse retentit, faisant vibrer jusqu'à leur propre corps. Qui ose s'approcher de mes lames ? demanda Illidan.
« C'est lui M'sieur » répondirent en cœur Héphylie et Biscornus se pointant l'un l'autre du doigt. Cette dernière avait bien essayé de fufu/cape d'ombre mais le regard brulant d'Illidan pesait trop sur son visage pour qu'elle put raisonnablement penser y réchapper. Régine, que rien ne semblait impressionner dit d'un ton conversationnel, tain il roxx ton chien d'aveugle mec. Oui c'est un magnifique Berger Allemand que j'ai depuis quelques années répondit Illidan. Mais comment ça se fait que j'ai l'impression que vous me regardez fixement alors msieur Illidan gémit Héphylie.
Pivotant légèrement la tête, l'elfe déchu fixa de nouveau la fente de son bandeau vers l'elfette puis dit, prenant une longue inspiration dans son masque :
« kschhhhhhhhh, Héphylie, kschhhhhhh, je suis ton oncle. »
Mais s'pas possible, mon oncle était cordonnier au quartier elfe de Stormwind. S'étonna l'elfette. Non, ma nièce, tes parents t'on menti pour te protéger de mon influence pernicieuse. Mais maintenant j'ai l'anneau unique à portée de main, dit-il en sortant sa baguette mahique et le choipeau.
COUPURRRRRRRRRRRREEEEEE s'écria George Lucas. Qui est le con qui a recopié les scripts et tout mélangé ? Régisseuse !!!!!!!!!!!!!! Bientôt ils vont carrément nous faire croire que l'autre cul nu là c'est Gandalf ou Dumbledor. Gronda le réalisateur.
S'ensuivit un léger désordre dont nous nous excusons.
Oui donc en fait je ne suis pas ton oncle, c'est juste que j'ai des superpouvoirsparanormauxcosmiquauxglodorakiens qui me permettent de te voir même à travers mon bandeau et sans mes zieux. Je vois même que tu portes des sous-vêtements aubade et que tu t'es pas épilée depuis deux semaines espèce de crasdingue d'elfette qui voulait me piquer mes épées rugit Illidan. Héphylie, terrassée par la révélation de l'état de son hygiène corporelle fufuta de honte. Ne restait que Biscornus qui avait entrepris de dégainer ses armes d'un air belliqueux. Illidan se tourna vers le nain et le toisa. Toi, tu pense vraiment que je vais me laisser prendre mes armes par un machin pas plus grand que ma bite ?
Plus poilu en tout cas répliqua le nain. L'elfe éclata de rire et ôta son caleçon. Biscornus resta bouche bée. Tété s'évanouit et tout le reste du groupe resta comme pétrifié. Riant d'un air satisfait, l'elfe déchu se saisit de ses deux armes puis déploya ses ailes et s'éloigna dans un immense torrent de magie et de vent.
Benzor, était seul resté de marbre car ce genre de chose ne l'impressionnait pas plus que cela. Il avait en effet vu pire dans les vestiaires des jeunes recrues de la lumière à la cathédrale de stormwind, ou le clergé combattant n'avait jamais boudé les jeux virils. Il secoua ses amis de leur torpeur et les dirigea vers la porte au fond de la salle, de laquelle venaient des bruits de rires gras, de pas lourds, de mauvaise musique, ainsi que des relents de la meilleure bière qui soit. Seule l'odeur de la viande semblait surprenante.
Tous se dirigèrent enfin vers la clarté de la salle commune. Ils pénétrèrent dans l'antre de la taverne des méchants de wow, puis s'attablèrent dans un coin. La princesse vint prendre leur commande, apportant au passage à chacun une chope de la meilleure bière des trois royaumes. Tété bougonna dans sa moustache qu'elle avait bien des Tongue elle et que pourtant on l'avait pas fait chier pour rentrer. Zu s'offusqua que l'on ose servir du poisson à la carte et lança une dissipation de masse sur leur bière afin d'assurer la mort de tous les méchants germes.
Régine, curieuse de nature, détaillait le moindre recoin de la salle. Elle ne fut pas longue à repérer le carré VIP dans lequel trônait Van cleef, heureux patron de l'établissement, aux côtés de la demoiselle de vertu et de deux ou trois defias court vêtues. Surveillant l'ensemble de la salle, elle put voir un certain nombre d'yeux scrutateurs signés C'thun sécurité. A droite du carré VIP, trônaient une demi-douzaine de cheminées titanesques dans lesquelles un dragon aurait aisément pu cuire. Dans l'une d'entre elles cuisait la malheureuse régisseuse, embrochée comme un lapin, ses lunettes et son bloc note réduits à l'état de charbon noirci. Ragnaros, l'air dépité et solitaire était en charge du maintient de la chaleur dans les cheminées. Riant sous cape, Régine tourna enfin son regard vers le bar. Shazzrah s'occupait du service, se téléportant d'un endroit à l'autre de la salle avec les diverses consommations préparées par Hydross, lequel se divisait en suffisamment de petits élémentaires au fur et à mesure de l'affluence.
Sur la droite du bar se trouvait l'entrée vers les chambres froides, royaume de Saphiron et des carcasses de viande fraiche prêtes à être roties sous l'œil attentif de ragnaros. Ce dernier lorgnait un nain affublé de ce qui avait été autrefois sa masse. Pagromf avait en effet pris sa retraite pour monter un guide des tavernes du royaume, et des meilleurs endroits ou manger du saucisson. Le guide, une vraie référence lui avait valu une invitation de la part de Van cleef qui espérait agrandir l'établissement avec l'arrivée prochaine des méchants d'Ulduar.
Dans une cage, un nain était la risée de l'assemblée. Dae avait été capturé par C'thun un soir d'orage et la tête de son ami mandore ornait le dessus de la cage dans laquelle l'un des plus arrogants aventuriers de Nerzhul avait échoué. Un pauvre couple composé d'une oursonne mal fichue et d'une sorte de barde poussiéreux en costume mi prêtre mi démoniste tentaient de gagner leur pitance. Les divers convives leur jettaient des morceaux de nourriture avariée dont même les chiens n'auraient pas voulu. Elixiria et Salva avaient la mine morose de ceux à qui le destin a joué un mauvais tour, même si tout le monde s'accordait à dire qu'ils l'avaient bien mérité !